Rester debout : la colonne de Saint Siméon le stylite
(série «Mes héros-in»)
Papier (texte
recopié à la main à partir du livre de Hartmut
Gustav
Blersch, La colonne au carrefour du monde
–
L’ascension
de Siméon, premier stylite), fil rouge en coton, scotch
2010
40 x 110 x 40
cm
Performance réalisée lors du vernissage à la PPGM
(avec François Pelletier)
L’art
devrait être l’incarnation d’une posture,
l’affirmation
d’une position en réaction contre notre société,
refléter
une autre manière de vivre, proposer un autre modèle ;
sans
cette prétention intellectuelle il n’est qu’un produit parmi les autres, un
générateur d’objets pour consommateurs fortunés.
L’esthétique
du jouet dans l’art contemporain,
la
tendance manga et tout ce qui épouse la mode permet certes de faire briller
Versailles… Mais où est la magie, le mystère, l’ensorcellement de l’art ?
Serait-ce
le système qui dicterait les lois de l’esthétique ?
Je
suis sur la corde raide,
la
fragilité de mes créations se régale de ce manque de certitude,
de
cette recherche empirique jamais rassasiée,
toujours
en décalage…
J’ai
tué l’image, trouvé la beauté,
banni
le kitsch pour revenir à une certaine sobriété poétique.
J’ai
supprimé la représentation mais pas la noblesse du sujet ;
Mes
créations sont une ode à la lenteur,
à
un métier perdu : celui de copiste.
Ces
morceaux de textes noués au fil rouge constituent une ligne interminable, cette
ligne crée une forme, qui souvent se rapproche de l’enveloppe corporelle,
parfois du monolithe.
Peut-on
lier les deux?
J’ai
dépassé le second degré, si rassurant,
je
me suis réfugiée dans le premier,
dans
l’authenticité et le jusqu’auboutisme d’une démarche pour retrouver l’aura
perdue de nos racines intestines.
Mes
sculptures sont devenues des stèles,
des
textes réincarnés ; les corps ont été bandés, emmaillotés, sauvés par cette
écriture ?
B.Roffidal